samedi 7 avril 2012

Flash back

Well. Je commence avec un mot anglais, parce que ça sonne bien, et que j'ai l'air d'être dans ma crise d'adolescence narcissique et exubérante. Aussi, c'est un peu comme si je changeais de sujet avant même d'avoir commencé à parler de quelque chose. La peur de dire, et l'envie de vivre. C'est la meilleure façon de fermer sa gueule, en continuant de bouder le silence ; Changer de sujet avant même de l'aborder. Je perds mes mots, je perds mon vi(d)e, et je comble une page blanche qui n'a jamais demandé d'être comblé. Je m'élève sur des talons rouges qui n'existent que dans ma tête, et je danse en fumant une boucane. Le temps est cette cigarette prise entre mes deux petits doigts d'enfants, et j'aimerais bien trouver un cendrier grand comme mes éclats de vivre, pour me vider un peu. Je m'assois sur le sol, un peu désemparé d'être plus petite que je ne l'étais dans ma tête, et je remplis des feuilles et des feuilles. Je joue à l'écrivaine, mais au fond, je suis encore en train de réapprendre l'alphabet. J'écoute de la musique pour couvrir le son des sirènes de police qui court dans cette ville. Ce soir j'aime les notes, j'aime les voix qui déchirent, et j'aime me névrosé à créer en les écoutant. Vertige, quelqu'un frappe à la porte. Je remets mes talons hauts imaginaires, pour me donner un semblant, et la porte me semble plus lourde que d'habitude, plus dangereuse, et tellement plus excitante. Ma main sur la poignée, je sens les vibrations d'un poing qui heurte le bois de ce qui me sépare de l'inconnu. Et je ferme les yeux pour savourer ce moment qui n'existerait pas, si je ne l'inventais pas. Une poignée de porte était en train de me rendre nostalgique, de toutes tes venues, et tout mes moments de fausse indépendance à te faire attendre devant la porte alors que moi j'étais assise en indien sur le plancher du salon, à compter les secondes, avant de te faire entrer. C'est vraiment idiot comme principe. Et le jour où, je t'ai pas fait attendre, c'était le jour où on s'en allait au port ; au port des aurevoirs, ou des adieux. Ça on le sait juste au moment des retours. J'avais fait semblant d'être cinématographique quand je t'ai vu, mais je savais très bien que mon coeur était déjà dans le fond d'un cale d'un bateau situé dans un port qui n'existait même pas. Malgré les talons hauts imaginaires de 15 pouces, je me sentais tellement petite. Le port, c'était cette foutue station de métro, et ton bateau c'était ton départ, et cette cale c'était cet exil que tu allais imposer à tout mon être. C'est difficile d'être l'exilé quand c'est l'autre qui s'en va et que c'est toi qui envoie la main sur un quai que t'aurais préféré jamais imaginé. Well. Changeons de sujet, ça commence à sentir l'émotion.
Au départ, j'aurais bien voulu écrire une métaphore, un beau texte, et à la limite j'aurais pas détesté que ça soit un peu incompréhensible. On ne se plaint pas de ce genre de chose. Parce qu'on aime notre mystère, on aime que les gens s'y intéressent. J'aimerais comprendre mon visage arc-en-ciel, toutes ces nuances sans coupures, toutes ces couleurs trop basiques pour qu'on s'y intéresse vraiment, toute cette pluie, ou alors toute cette lumière. J'aimerais comprendre comment font les gens pour ne pas le remarquer quand il pleut. J'aimerais comprendre pourquoi le bruit des talons hauts sur le sol donne confiance. J'aimerais comprendre pourquoi tout les visages sont différents, et pourquoi je suis tomber sur le stock arc-en-ciel. J'aimerais comprendre mon retour, ici, un beau soir de septembre, après 2 mois d'absence. Ma tête est devenu trop petite pour contenir tout ces moments, tout ces saoul-venir. Un retour par peur d'oublier & d'être oublier, peut-être. Ou alors c'est que la petite fille, elle aime au point de courir après le bonheur des autres, en laissant le sien derrière. & Elle se rend compte qu'elle est pas invincible, la petite. Ou alors c'est qu'elle est heureuse. Ou alors elle a peur d'avoir peur du bonheur. Ou alors c'est qu'elle plane. Ou alors c'est que je ne suis plus une illusion, mais bien une contradiction. Ou alors c'est que même les murs sales du métro sont merveilleux dans ces yeux. Ou alors c'est que les inconnus donnent toujours une nouvelle chance. C'est peut-être la saveur du vent d'automne ou le besoin de bras chauds quand on ne comprend plus rien. C'est peut-être les feuilles qui tombent ou l'envie de tout. Se sentir à sa place, ou avoir hâte à un bain de mousse dans le métropolis. C'est que tu me fais chier, c'est que j'veux pas parler, c'est que j'veux être deviner. C'est que je t'aime, c'est que j'ai besoin de toi, c'est que je suis explosive. C'est que j'rêve de tout, mais que j'veux être nul part ailleurs que maintenant, avec ce vent d'automne, et ce goût nouveau & incompréhensible dans la gorge. Je veux m'endormir en ayant froid, avec ta main qui caresse mes cheveux. Show me if you really care.

Pardon, c'Est le bonheur qui me rend volubile

La vie est une phrase sans point, avec que des majuscules. Voilà. Y'a une structure à suivre, mais j'aime mieux écrire pour l'imagination sans limite et les gens magiques. J'écris pour cette magie qu'ont les gens qui cherchent sans cesse, qui cherchent la tête à la bonne hauteur, le coeur un peu acrobate, et les souliers détachés. J'écris pour les gens qui cherchent et qui s'émerveille devant rien. Pour être honnête, j'écris avec encore de la peinture sur les doigts. De la peinture bleu qui sent très fort. Qui sent le risque, l'envie. Qui sent la magie et l'amour. Qui sent le K&Q. Ma vie est une suite de métaphore, mais personne peut voir, que je me dis. Personne veut voir que sa vie est une image, que la vie c'est l'Alchimie des humains qui cherchent l'amour.

Je m'apprête à vivre quelques moments qui n'existent pas encore. J'aime quand les images de la réalité dépassent mon imagination. De ces moments glaciales du vieux port, en passant par ces tempêtes tropicales en plein automne, ou ces moments trop chauds des boîtes à musique. Je pourrais pas situer le début de l'histoire. Il y a eu ce spectacle, ces enfants, et la vie en printemps au fond de leur ventre. Mais je crois que tout ça commence vraiment sur le toit d'une boîte, le regard assis bar, à se faire payer des verres d'instant, 3h du matin, au tournant d'un moment qui aurait peut-être jamais existé. On repassera pour l'originalité, mais c'est quand même comme ça que ça a commencé. Il avait une drôle d'haleine, et s'essoufflait à deux pouces de mon visage. Il m'avait dit que les étoiles étaient ivres et que j'étais leur point de repère. C'était joli alors j'avais sourit. En fait, il m'avait pas dit ça, j'ai menti. Mais j'avais préféré inventé cette phrase, parce que je trouvais ça plus poétique et que j'aurais bien aimé me faire dire ça. J'aime les gens qui sont des métaphores. Lui si j'avais eu à lui attribuer une figure de style, j'aurais sûrement choisi la comparaison. Avec le nombre de fois qu'il disait ''comme'' ou ''genre'' dans ces phrases. Le mec m'a regardé de haut en bas puis il était retourné au bar. J'imagine que de loin, mes seins ont l'air plus gros, ma peau plus fine, et mon coeur plus facile à avoir. C'est ça la vie, plus on s'approche, plus on a de possibilité d'être déçu. Pauvre gars, y me venait de le comprendre. Il a donc préféré le bar à mon imperfection. Je l'ai observé un moment, se noyer, là où les filles riaient trop forts, et où ça sent les milliers de parfum que les hommes achètent pour les enivrer. Moi, pour me parfumer, je mange une orange.

& le reste n'est qu'un trip d'imaginaire à jeun. Comme une trop grande envie de dévorer des rêves, un trop grand besoin. Ou alors peut-être juste une phase à un bonheur qui existerait pas si on ne l'inventait pas. Des rêves à l'unité, à la douzaine, à la fourchette, ou avec les doigts. Des rêves qu'on prend au take-over ou alors ceux qu'on se fait servir dans de la belle vaisselle.

La vie est belle.

Que sera, sera

J'étais au centre du monde, mes petits souliers blancs dans les mains, les pieds salis de terre et de gravier. J'attendais le jour, au milieu de la nuit, en espérant que le soleil, lui, allait me demander en mariage pour vrai. Ce matin là, le soleil s'est enfui, derrière de trop gros nuages, de trop lourds nuages, alors que moi, je l'attendais, souliers blancs dans les mains, brindilles dans les cheveux. La lune a été plus belle que moi. J'ai pas pleurer, mais le ciel, lui, n'a pas eu d'orgueil et s'est mit à sangloter sur mon centre du monde. Assise sous un arbre, je regardais au loin comme si j'y croyais encore.

J'aurais eu besoin d'une immense boîte en carton, ou d'une simple avion en papier. Pour aller rejoindre les gitans, aux extrêmes de la vie. J'ai toujours rêvé d'être gitane, avec une grande jupe, de longs cheveux et une voix à en faire danser le désert. Avec un bel amour, la musique au bout des doigts, cigarette à la bouche, sans bagarre, sans hésitations. La lune ? C'est elle qui m'aurait envié. Mais fuck. Oui, même un enfant connaît les mots méchants. Fuck. Fuck you. Fuck that. Mots méchants d'une enfant qui aurait souhaité être gitane. Mon front se penche, c'est un cauchemard, une insomnie enfantine. Non, fuck. Il y a une tempête dans mon désert, une tempête dans le vide. Une tempête tropicale. Le sable m'aveugle, mon coeur bat vite, le bel amour a disparu.

Et j'avale le sable. Et le sable m'avale.
Fuck, non. Je suis au centre du monde. Je n'ai jamais été gitane. Tout est faux. Tout n'est qu'imaginaire. Tout n'est que l'automne au fond de mon ventre. Tout ce qui est vrai dans cette maudite histoire, c'est le regard au loin, qui y croit encore.

Pour une nuit, même les pieds sales, en pleine nature, je n'avais pas l'air d'avoir 8 ans. J'avais l'air d'être, maintenant, dans la minute qui crée les souvenirs et dans la seconde qui rend les rêves plus réels que l'espoir lui-même. J'avais pas l'air d'être. J'ai menti. J'étais. Je suis.

On le répétera jamais assez.
Life is a state of mind.
La vie c'est devant.
Devant, ouais.
Fuck.